ça cogite chez les CM1a !

Le théâtre fait réfléchir. Ce n'est surement pas la classe de CM1a qui le démentira!

A l'issue de leur "semaine théâtre" ils ont, grâce à la médiation efficace de leur professeure Marie-Odile Elegbédé, débattu de manière constructive puis mis par écrit la synthèse de leurs propos.

Nous vous livrons ci-dessous l'intégralité de ces réflexions.

Adam	Pour moi, le théâtre est un art… Il est complexe et il est un travail d’expert. Il commence par la tête et se termine par les pieds. C’est de l’imaginaire et du réel, c’est laid et c’est beau, c’est drôle ou émouvant, c’est bon ou mauvais… Pendant une semaine, j’ai vu tout ça, pour moi le théâtre est simple… et difficile. La poésie a parlé de l’exil, de la fuite, des personnes âgées, du voyage, de la différence… Le théâtre est un visage qui cache plein de visages. Le théâtre est un sentiment qui se joue. Le théâtre est un jeu, un jeu grandeur nature. Le théâtre, c’est la poésie, ça se partage, ça se prépare, c’est positif et négatif, c’est le noir et le blanc. Oui, le noir et le blanc, la poésie sur une feuille blanche, toutes les lettres poétiques noires dessus. La pièce avec le tableau noir et les lettres de craie blanche. Le théâtre est un travail d’expert et le travail du comédien est un travail complexe. Le théâtre, c’est superbe.
Ayomidé	Pour moi, le théâtre, c’est une chose où on peut jouer en ayant des consignes. Je trouve que le théâtre est magique ; ce que je n’ai pas aimé, c’est quand Jean et Halim faisaient des bêtises ; surtout Halim qui souriait, rigolait et suivait Jean. Et aussi quand on était interrompu parce qu’il y en avait qui ne parlaient pas assez fort, d’autres qui n’articulaient pas. Par contre, Jean Michel était très gentil. Quand on a fait la restitution, j’avais le trac. Bref, il y avait aussi Nathalia qui parlait sans autorisation. En tous cas, c’était trop bien !
Camron	Pour moi, le théâtre, c’est quelque chose que j’aime car on fait des jeux rigolos, on apprend à parler fort, à contrôler le corps. Quand on parle, on ne peut pas arrêter de rigoler devant le public, on fait des erreurs, mais après plusieurs jours, ça passe. Et, quand on est devant notre famille, on a honte. Les textes parlaient du monde, de la peur, des guerres. En répétant, on se trompe, parfois on pleure, on se force à faire des efforts car on ne veut pas décevoir quelqu’un car toute la classe regarde, alors on se dit qu’on va y arriver !
Carla	J’ai beaucoup aimé car, dans le théâtre, tu apprends à contrôler ta timidité car tu parles devant tout le monde, tu fais des fautes et on peut rire de toi et là, tu te dis que tu ne feras plus jamais de théâtre car on peut se moquer de toi. Si tu fais un spectacle, tu parles devant un public, des gens que tu ne connais pas forcément, qui ne sont pas de ta famille… Il y a un moment où tu te dis que les autres récitent mal, ça te déçoit ou même tu t’aperçois que ça ne te plaît pas vraiment, le théâtre. On dit que le théâtre est le monde de l’imaginaire, de l’impossible, de l’imprévu… Il y a des fois quand tu trompes, tu pleures et c’est ridicule de pleurer quand toute ta classe te regarde, te dis que tu es un bébé et plein d’autres choses encore. Le théâtre, c’est de la liberté et en même temps, la prison : tu es libre de choisir ton texte, tu n’es pas libre de le dire comme tu veux ! Ce qui est difficile au théâtre, c’est de ne pas te tripoter les mains, te gratter la tête et autres sortes de tics quand tu n’es pas en train de dire ton texte car tu t’ennuies si tu ne fais rien et c’est difficile de respecter les consignes données pour ne pas bouger. J’ai bien aimé le réveil car ça te réveille vraiment : tu as vraiment l’impression d’avoir dormi : c’est drôle. J’étais très excitée avant la restitution car tu souris alors que tu ne dois pas, tu stresses, tu as peur de te tromper en disant ton texte, tu as peur que les autres fassent n’importe quoi, que les consignes qu’on t’a données ne soient pas respectées, qu’on te fasse sortir du spectacle, que tu aies la honte devant tes parents, davant le public, que tu oublies ton texte jusqu’à ce qu’on te le souffle… J’ai beaucoup aimé la semaine théâtre.
Chaquil	Pour moi, le théâtre est une passion. C’est un jeu, c’est un peu comme du cinéma et quand on voit le public devant, on a envie de rire. Au théâtre, on devient comédien, on est un acteur et on a souvent le trac quand on est devant des proches et le trac nous fait perdre tous nos moyens, nous fait oublier notre texte, on peut aussi rire… Au début je n’arrivais pas à bien prononcer mon texte, mais au fur et à mesure, je me suis entraîné à mieux le prononcer et c’est alors, quand j’y suis parvenu, que je me suis rendu compte qu’auparavant je le prononçais mal. Je n’aimais pas qu’on me le dise parce que je ne savais pas que je le disais mal.
Scinthya	Pour moi, le théâtre, c’est beau. Avec Jean Michel, on a fait du théâtre pendant une semaine. Au début, tout le monde n’arrivait pas à mémoriser, à comprendre, mais on nous expliquait. J’ai bien aimé. Mais il y avait des mots que je disais mal, je ne mettais pas trop de volume et à la restitution, je crois que j’ai mis du volume. Notre thème était le voyage, et à la restitution, tout le monde a rigolé quand Noa a fait le vieux et je ne comprenais pas parce que personne n’avait ri quand il l’avait fait quand nos parents n’étaient pas encore là. J’avais trois textes : Gibraltar, Eloge de la vieillesse et A l’impossible on est tenu.
Féyikémi	Pour moi, le théâtre, c’est ma vie, c’est la joie. J’ai aimé le rôle de Noa. J’ai aimé quand Jean Michel nous a expliqué comment faire. Le théâtre, c’est comme si on cahntait dans un groupe de rock, mais au lieu de chanter, on doit dire. Jean Michel, ce n’est pas le Jean de notre classe : non, Jean Michel, c’est le plus sérieux du monde entier. Le théâtre, c’est un endroit où l’on doit se concentrer. Règle n° 1 : on ne doit pas parler ; Règle n° 2 : on doit être présent.
Florian	Pour moi, le théâtre c’est le monde de l’imagination, la comédie. C’était très bien : on a appris plein de choses : mettre du volume, articuler, s’adresser à quelqu’un, dire une poésie, se concentrer…. Ca m’a donné du plaisir. C’était un peu rigolo quand Ayomidé criait « j’ai faim ». Même Féyikémi a parlé fort, a dit des textes et est restée concentrée. Seulement, il y avait Halim et Jean qui ne faisaient que des bêtises. La restitution : tout le monde avait le trac : Jean Michel a annoncé que cela commençait alors on s’est préparé, on a fait le spectacle, et à la fin, tout le monde a applaudi. Ce que j’ai aimé : *quand on a fait semblant de manger et qu’Ayomidé sortait en claquant la porte. *quand Noa faisait le vieux et comment il marchait. Ce que je n’ai pas aimé : j’ai TOUT aimé !
Graciella	Le théâtre avec Jean Michel s’est bien passé car j’ai appris plein de choses. Au début je ne savais pas bien mon texte puis, quand je le disais, il est entré dans ma tête et je l’ai su. Quand j’ai vu les parents arriver, je me suis dit que je ne voulais plus le faire. J’ai aimé le texte « A l’impossible on est tenu » et j’ai aimé les récréations. Je n’ai pas aimé le début de la restitution car j’avais le trac. Mais ça s’est bien passé : j’avais failli oublier mon texte et d’un coup il est venu comme si de rien n’était. Pour moi, le théâtre est le monde de l’imagination. (Les difficultés de la conversation)
Halim	J’ai bien aimé le théâtre mais c’était un peu difficile. Sur scène, j’avais le trac et tout d’un coup il est parti. Ce que j’ai aimé, c’est l’action et les gestes, je n’ai pas aimé quand je devais être caché derrière les autres mais c’était un peu amusant. J’aimais quand on se mettait en cercle pour dire « a-e-i-o-u ». Quand le public rigolait, ça me déconcentrait. Certaines personnes n’applaudissaient même pas. Mais quand on faisaient les vieux les petits rigolaient et ça me déconcentrait et alors j’ai un peu gâcher la scène en déconcentrant mon voisin. C’était drôle avec le public. J’avais fait « Histoire de feuilles » et « Eloge de la vieillesse » : j’aimais bien.
Hector	Au début de la semaine théâtre, je n’arrivais pas à dire les textes. Et à la fin de cette semaine théâtre, j’arrivais plus ou moins à dire les textes. Mais j’ai beaucoup aimé cette semaine. J’ai remarqué, qu’avant la semaine théâtre, on apprenait moins rapidement les textes ou poésies, qu’après la semaine théâtre. Moi, j’adore le théâtre, parce que ça nous apprend à nous concentrer, à affronter la timidité… J’ai aussi bien aimé la mise en scène car les textes s’enchaînaient très bien. C’était un peu difficile de ne pas bouger à certains moments. Quand la restitution approchait, j’avais énormément de trac, j’avais peur d’oublier mon texte, de rigoler en plein milieu du spectacle, d’oublier ce que je devais faire. Mais j’ai vraiment adoré cette semaine. En plus, je me suis inscrit au théâtre dans les activités que nous propose l’école. On ne pouvait pas dire les textes si on ne les comprenait pas. Ca faisait aussi un peu mal aux pieds quand on restait debout un long temps.
Iskander	J’ai aimé quand on a fait les répétitions avant de faire la représentation à midi. Pendant la représentation, j’ai ressenti de la joie, de la bonne humeur, du bien être, des moments chaleureux avec ma famille et le public. Il y a une seule chose que je n’ai pas aimée, c’est à la fin, pour « Salut à toi » : j’ai levé la main et Jean Michel m’a fait signe de la baisser : ça m’a vraiment déçu ! Il y a encore une chose : moi, Iskander, j’aimerais continuer le théâtre, en activité extrascolaire. Voilà ce que je peux dire de la semaine théâtre ;
Jean	Pour moi, le théâtre, c’est s’exprimer avec les gestes, on a l’impression de rêver, on peut improviser, on peut aussi s’exprimer avec la joie, la colère… Mes moments préférés : quand Ayomidé a dit « j’ai faim » et quand Noa faisait le vieux. Quand on est entré pour la restitution, j’avais déjà le trac.
Lilas	J’ai bien aimé cette semaine théâtre avec Jean Michel. Et pour la première fois, nous avons construit à peu près un véritable spectacle. Et même si, quand on avait commencé, je n’y arrivais pas vraiment, au final, je trouve que ça s’est plutôt très bien passé. J’ai vraiment adoré cette semaine et j’aurais même aimé que cela dure plus longtemps. J’ai aimé les déplacements, les émotions, les sentiments et surtout les textes qui étaient en harmonie avec les déplacements. Et puis, la façon de Jean Michel de placer les choses, de les voir, c’est superbe. C’est bien de travailler dans l’imaginaire. Le thème du voyage, c’était une bonne idée. Pour moi, le théâtre est un art ; un art qui ne s’apprend pas du jour au lendemain, mais qui prend (je pense) beaucoup de temps. Nous, c’est juste parce que ce n’était pas un très grand spectacle ; et, comme on dit, « le travail, c’est la clé du succès ».
Moustapha	Pour moi, le théâtre, c’est une bonne idée, ça pouvait me faire changer. J’ai compris qu’il faut mettre du volume, apprendre les poésies et faire comme si on était dans l’imaginaire. J’ai appris qu’il ne faut jamais abandonner et j’ai aimé travailler avec Jean Michel. Ca m’a beaucoup inspiré et j’ai adoré faire du théâtre, et la façon d’exprimer les émotions, c’était vraiment beau. Quand les invités sont venus, j’avais un peu le trac et je me suis battu contre ce trac. J’aime ces poésies grâce à Jean Michel et à la maîtresse Marie Odile. Merci, merci beaucoup, je ferai de mon mieux. Ce qui est extraordinaire, c’est de faire comme si on vient de notre monde pour aller dans un autre pays.
Nathalia	Le théâtre, c’est une grande imagination, c’est comme dans un rêve : tu t’amuses, tu rigoles quand tu as honte. C’était dur car on ne devait pas réciter, on devait dire les poèmes et parfois, on se trompait dans nos textes. C’a été le plus beau jour de ma vie quand la maîtresse nous a dit que nous allions faire une semaine théâtre avec Jean Michel. J’ai appris beaucoup de choses : le réveil et surtout le moment le plus rigolo, les grimaces… J’ai pu exprimer la joie, la colère, la tristesse, la peur, l’humour… Le plus dur, c’était de restituer  toute la semaine : avec les petits devant, j’ai eu peur de ne pas arrêter de rigoler. J’avais honte et j’oubliais les textes ou comment faire.  Je n’ai pas trop compris pourquoi on a du faire comme si on était en récréation mais c’était rigolo.
Noa	Le théâtre cette semaine parlait de la vieillesse, du voyage, des migrants… Au début, on arrive dans un nouveau pays, on regarde partout, on se regroupe, on dit « ici », on lâche le sac, et on dit « Fermez les yeux peut-être »…. …. Je n’ai pas trop aimé dire « salut à toi le Mexicain ». J’ai eu un peu le trac à la restitution, je voulais bouger. Mais j’ai vraiment aimé cette excellente semaine théâtre. J’ai adoré faire la marche du vieux. Je n’ai pas aimé quand  il y avait quelque chose qui venait de la porte pour nous faire peur parce qu’on se collait et que ça serrait.
Rahma	Ce que j’ai aimé, c’est la joie que l’on a eue, la possibilité de se lâcher et de travailler en groupes. Je n’ai pas aimé que les gens crient. J’ai préféré marcher dans l’espace, les échauffements, les « a-e-i-o-u ». J’ai appris à dire les textes sans les réciter, à y mettre de l’humeur, à parler fort pour me faire entendre de tout le monde. J’ai eu envie de rigoler et j’ai eu peur, à cause du trac et je n’étais pas bien concentrée. J’ai aimé la musique,  les textes et la création de la pièce ; j’ai aimé l’imagination.
Chloé	La semaine théâtre était un voyage. Dans la peur, la joie, la colère et la tristesse. C’était amusant, des fois. Les textes étaient des poésies que l’on avait déjà apprises, mais pas toutes. Il fallait aussi dire nos textes et c’était très difficile la première fois. Mais le théâtre, c’est un monde à découvrir rien que pour notre imagination. Jean Michel nous a donné des choses dont on a besoin pour le théâtre : le volume, l’écoute, la posture, le regard et l’articulation. Quand on ferme les yeux, on peut voir tout ce qu’on ne peut jamais voir les yeux ouverts.
Vignon	Pour moi, le théâtre, ça permet de s’exprimer. Par exemple, on n’a pas le droit de dire à ses parents « va me chercher un mouchoir immédiatement » et le théâtre, c’est comme si on te dit « tu es le roi », et , en plus, quand tu fais du théâtre, tout le monde t’écoute. Ca permet aussi d’apprendre plus rapidement des textes. On y apprend à « mettre du volume ». Si tu n’en mets pas, et que tu dis un texte pour 2 000 personnes, personne ne t’entend, pas même ceux du premier rang. Le plus dur, c’est de ne pas rire ni sourire.  Au théâtre, ce que je n’aime pas, c’est quand on a plusieurs textes mais j’ai eu un professeur, il s’appelle Jean Michel Coulon !
Julian	Déjà parti
Alice	Malade