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Théâtre à l 'EFE Montaigne de Cotonou (Bénin)
15 février 2016

L'ENSATT de Lyon

En tant que Directeur de l'ENSATT et au vu des relations avec l'EITB, Thierry Pariente a tracé un historique de cette grande école pour les entrants à l'EITB.

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"L’ENSATT… Permettez-moi de vous en dire quelques mots puisque, pour la plupart, vous n’avez pas eu la chance de vous y rendre et que cet acronyme un peu barbare ne vous donne aucun aperçu de l’histoire et du présent de cette école unique en son genre.Nous sommes en avril 1941, en ce début d’occupation de la France par l’Allemagne d’alors et dans cette parenthèse, qui n’a rien d’enchantée, que l’on appellera bientôt le régime de Vichy. L’Europe souffre mais officiellement, en France, la guerre a cessé et, à Paris, la vie semble reprendre son cours. Dans le petit monde du théâtre, une utopie demeure : la jeunesse est l’avenir de l’art.

Or, en 1941, si l’on veut se former au théâtre on a le choix entre fréquenter un cours privé - et quels cours privés ! Ceux de Dullin ou de Simon par exemple – ou tenter le concours de ce qu’on appelle alors le Conservatoire de Musique et de Déclamation.

La déclamation ! Un genre bien éculé que la jeune garde de la Comédie Française - Pierre Dux, Julien Bertheau, Jean Meyer… - veut renouveler. Il manque donc un lieu public d’apprentissage du théâtre, nouveau et inventif. Et c’est ainsi que va naître un centre de formation confié à un pensionnaire de cette même Comédie Française, Raymond Rognoni.

Ce Rognoni n’est pas n’importe qui. Ce n’est certes pas le plus grand acteur de sa génération, même si sa carrière au cinéma et sur les scènes est tout à fait honorable, mais il est connu pour avoir manifesté depuis longtemps un grand souci de la jeunesse. Et cette préoccupation, qui l’honore, l’a conduit à créer en 1925 ce qui s’appelle encore aujourd’hui « l’Ecole des enfants du spectacle ».

Imaginez cette école dont le but premier est d’aider de jeunes gens, « utilisés » sur des scènes pour leur qualité d’enfants mais en parallèle totalement déscolarisés, à se « désintoxiquer » du théâtre ! Il s’agit de leur permettre d’apprendre le français, les mathématiques, l’histoire… tout en organisant ces cours dans le cadre d’horaires aménagés qui leur offrent la possibilité de continuer leur vie d’artiste s’ils le souhaitent.

Ce Rognoni, donc, au printemps de 1941, se voit confier, avec le soutien du ministère de l’Instruction publique, la création d’un centre de formation professionnelle dédié au spectacle. Ouvert à tous, il deviendra une école préparatoire au Conservatoire mais aussi un lieu où s’enseignent en parallèle à l’art dramatique la musique, le chant, la couture puis, très vite l’histoire du théâtre.

En 1944, ce Centre s’installe au 21, rue Blanche dans le IXème arrondissement de Paris. Cette rue Blanche qui lui donne alors son petit nom par lequel on l’appelle encore aujourd’hui malgré son déménagement à Lyon en 1997.

Mais avançons. Nous sommes maintenant dans les années 50. Le Centre de la rue Blanche est dirigé par un sociétaire de la Comédie Française, Jean Meyer, et par une directrice administrative venue de l’Education nationale, Andrée Lehot. Il est un collège d’enseignement technique dans lequel on trouve des régisseurs, des décorateurs, des costumiers et aussi des acteurs. Cette précision s’impose car ce métier a bien failli disparaître au motif que, spécialisé dans les métiers techniques de la scène, le Centre pouvait se passer de comédiens. Il aura alors fallu toute la force de persuasion de Jean Meyer pour que sa « tutelle » comprenne la difficulté à former un éclairagiste du théâtre s’il n’a personne à éclairer !

En 1969, le centre prend le nom d’Ecole Nationale Supérieure des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT) et son identité s’affine. L’ENSATT devient l’école des métiers du théâtre, l’école du collectif théâtral où toutes et tous sont indispensables à la réalisation d’un spectacle.

 Depuis 1997 donc, la rue Blanche… a déménagé à Lyon. Ses locaux parisiens devenus trop petits, elle n’avait d’autre choix que mourir à Paris ou renaître en Province. Lyon, seconde capitale du théâtre, ville de grands noms de la scène dramatique française – Roger Planchon et son Théâtre National Populaire sis tout près, à Villeurbanne, Patrice Chéreau, Marcel Maréchal, Jean-Louis Martinelli, Jérôme Savary et tant d’autres – sut accueillir l’école et lui construire un équipement adapté à la formation conjointe de dix métiers : Acteur, Administrateur du spectacle vivant, Concepteur costume, Concepteur lumière, Concepteur son, Costumier coupeur et réalisateur/régisseur de production, Directeur technique, Ecrivain dramaturge, Metteur en scène et Scénographe.

L’utopie est toujours active. A l’heure où je vous parle, un spectacle se prépare auquel près de 40 étudiants participent, dirigés par une metteuse en scène professionnelle. Et il sera bientôt joué douze fois dans un des deux théâtres de ce magnifique équipement.

L’ENSATT est désormais un établissement de l’Enseignement Supérieur. Elle délivre un grade Master et s’est associée à l‘Université Lyon2 pour mener deux parcours de Licence. Elle s’est dotée d’un laboratoire de recherche et accueille près de 200 étudiants en formation initiale et continue. Elle bénéficie de l’expérience de plus de 150 enseignants, tous professionnels en activité, et de l’investissement au quotidien d’un personnel administratif et technique de haute volée."

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Commentaires
Théâtre à l 'EFE Montaigne de Cotonou (Bénin)
  • Ce blog a pour vocation de rendre compte des différentes activités "Théâtre" à l' E.F..E Montaigne de Cotonou( A.E.F.E.). Vocation encore balbutiante mais qui ne saurait que grandir au fur et à mesure de l'année ....
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